Tu prends la première rue à droite
Puis les deux prochaines à gauche
Tu traverses les villages et tu descends la vallée
Jusqu’à l’autoroute.
Le coffre de la voiture est chargé, le GPS calé vers ta destination, la musique sonne dans la voiture.
Tu peux maintenant rouler vers le sud, le cœur léger.
Tu fais une halte chez tes parents.
Tu profites, tu te fais couvrir d’attentions et de cadeaux. Tu repars les oreilles pleines de musique, chargée de précieux conseils, de victuailles, de vêtements chauds, de jumelles pour les balades, et même d’un imperméable de ville parce que tu as oublié le tien, tête de linotte que tu es.
Tu reprends l’autoroute puis très vite, dès qu’apparaissent les premières montagnes, tu la quittes pour t’engouffrer dans une vallée encaissée.
Tu fais demi-tour parce que cherches la route de secours qui remplace celle qui est coupée depuis deux ans à cause des éboulements.
Tu la trouves de l’autre côté du lac et tu t’y engages, un peu comme on participerait à un jeu de piste.
Tu oublies qu’elle n’est vraiment pas large par endroits parce qu’autour de toi, comme hier au concert, c’est une symphonie flamboyante.
Tu parcours les derniers kilomètres le cœur en fête devant tant de beauté.
Tu gares ta voiture sur le parking presque désert.
Tu trouves ta logeuse, tu poses tes bagages dans ce qui sera ton nid.
Tu enfiles tes chaussures de marche et le sourire aux lèvres….
Tu prends le premier sentier à droite.
Petit exercice de style tiré du livre de Faly Stachak « Ecrire un plaisir à la portée de tous »
La proposition d’écriture selon le premier vers d’un poème de Robert Desnos est la suivante : « Comme ça vient, s’emmener là où l’inspiration vous porte, l’essentiel étant de reprendre systématiquement l’usage de la deuxième personne suivi d’un verbe : tu + verbe… et d’avancer derrière elle comme si elle vous guidait ».
Tu prends la première rue à droite
Tu suis le quai
Tu passes le pont
Tu frappes à la porte de la maison
Le soleil rayonne
La rivière coule
A une fenêtre frémit un pot de géranium
Une voiture passe sur l’autre rive
Tu te retournes sur le gai paysage
Sans t’apercevoir que la porte s’est ouverte derrière toi
L’hôtesse se tient sur le seuil
La maison est pleine d’ombres… »
Robert Desnos, cité dans La Petite Fabrique d’écriture, Gérard Vermeesch, Magnard.
Et maintenant, à vous d’écrire !
Belle semaine à tous !
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Johanna
19 Oct 2017une belle découverte votre blog!!
Stéphanie
19 Oct 2017merci Johanna et bienvenue !